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En 1965, Jean Dinh Van fonda une Maison que personne n’attendait. Il travaillait le métal de ses mains à la manière d’un sculpteur. Sa vision : sublimer des objets du quotidien pour créer des bijoux pour tous et pour tous les jours.
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Surdoué et visionnaire, son caractère pionnier s’illustre aussi dans son choix de distribution. Très vite, il est sélectionné comme l’un des quatre joailliers français les plus talentueux pour exposer à Montréal. Repéré à cette occasion par Cartier New York, il signe dans la foulée un accord de distribution avec le joaillier faisant encore aujourd’hui de lui, l’un des rares créateurs à avoir co-signé des pièces inédites. L’histoire retombe sur ses pieds : la maison où il a fait son apprentissage devient sa rampe de lancement international.
La maison dinh van était née.
Homme de son temps, il se nourrit des courants nouveaux qui gagnent Paris et l’Europe au milieu des années 60.
Au cœur de cette ébullition créative, il découvre que dans le design comme dans la mode ou la littérature, de jeunes talents explorent des territoires nouveaux d’expression : le Bauhaus, le sculpteur César, l’écrivaine Françoise Sagan ou encore des grands noms de la couture comme Courrèges et sa première mini-jupe ou bien Yves Saint-Laurent, petit prince de la haute-couture, qui invente la version moderne du prêt-à-porter de luxe. Cette révolution qui n’a pas encore touché la joaillerie, Jean Dinh Van choisit de s’en saisir et commence à rêver d’autre chose. Si la mode descend dans la rue, pourquoi la joaillerie ne sortirait-elle pas des coffres et inventerait un bijou pensé pour toutes les occasions?
À la force de son génie créatif, il réussit l’alliance du design moderne et d’une certaine forme de simplicité et concrétise ses premières idées dès 1965 où il réinvente l’idée que l’on se fait du bijou précieux. Ce bijou, il l’imagine tout à la fois facile à porter tout en restant éminemment sophistiqué dans ses détails mais surtout sa matière, l’or, qu’il chérit par-dessus tout et magnifie au gré de ses découvertes.
Immergé au sein des réseaux mondains parisiens, Jean Dinh Van ponctue son parcours de nombreuses rencontres : Pierre Cardin, Paco Rabanne, Jean Schlumberger, César, etc.
Mais aussi Marie-Françoise Bleustein-Blanchet, fille du fondateur de Publicis, qui lui permettra de vendre ses bijoux au Publicis Drugstore, premier point de vente de la marque.
Jean Dinh Van qui s’est toujours affranchi des figures traditionnelles de la joaillerie, pousse son esprit frondeur jusqu’à puiser son inspiration dans les objets du quotidien qui l’entourent. Des objets purement fonctionnels, simples en apparence (une clef, une serrure, une lame de rasoir ou encore une punaise) se trouvent hissés au rang de motifs précieux et trouvent au travers du métal une forme de noblesse.
Avec sa vision, Jean Dinh Van fait bouger les lignes de la joaillerie en proposant des créations épurées et pour soi. Il écrit au travers de ses créations sa propre définition d’un luxe qu’il pense discret, non ostentatoire; donnant vie à des bijoux dont l’esthétique est ramenée à l’essentiel, qui se portent au quotidien comme de véritables compagnons, des objets d’affection, pour tous les styles et toutes les occasions.
Alors que la transmission familiale préside depuis des siècles aux destinées de la joaillerie, dinh van invente le bijou de clan, sans genre, ni âge. Libéré de toute référence culturelle et historique, il peut être indifféremment porté par les hommes comme par les femmes, toutes générations confondues. Il se partage plus qu’il ne s’hérite, marque l’adhésion commune à une esthétique contemporaine qui tend à l’universel.
Alors que les autres maisons de la place Vendôme ne s’aventurent pas sans croquis préalables, Jean Dinh Van, lui, part de la matière pour créer ses bijoux. Il travaille l’or à l’instinct, l’intuition guidant sa main jusqu’à livrer la forme parfaite et ainsi matérialiser son idée en un bijou comme autant d’accidents créatifs qui s’imposent à lui comme une évidence. Ainsi, dans une forme d’itération, au moyen d’une succession de prototypes pareils à une sculpture, il donne à voir le travail de l’artisan créateur.
Jean Dinh Van va à l’encontre de presque tous les poncifs joailliers : là où les bagues sont rondes, il façonne la première bague à corps carré; si les motifs religieux trouvent leur place sur des médailles, la sienne est évidée en son centre ou bien s’inspire des procédés d’industrialisation pour introniser des formes tubulaires alors jamais vues en joaillerie.
De même qu’il se plait à associer des matériaux jusqu’ici jamais mariés comme l’or et l’acier, il va à l’encontre de ce que tous les joailliers s’attèlent à faire, cacher le plus discrètement qu’il soit le fermoir pour en faire l’élément central de ses bijoux.
Anti-conventionnel de nature, il a l’idée d’associer à ses précieuses créations en or un simple cordon de satin donnant à voir une certaine idée du bijou décomplexé. Une association disruptive, fidèle à sa volonté d’associer des éléments qui par nature s’opposent.
Moderne, facile à associer, il s’impose progressivement comme un porté dans l’air du temps et l’un des plus grands succès de la maison, rendant ainsi accessible une joaillerie qu’il pense pour tous.
Durant ses années de formation, Jean Dinh Van s’intéresse aux matériaux bruts, aux pierres non taillées, il y travaille le métal, sculpte la matière pour aboutir à son propre répertoire de formes : nettes, ramenées à l’essentiel, dépouillées en apparence mais sophistiquées dans leur conception.
Puis arrive l’année 1967 où il crée pour Pierre Cardin la bague « Deux Perles », un bijou qui sera « la clé de tout ce qui est venu ensuite ». Cette bague carrée au sommet de laquelle roulent deux perles respectivement de nacre blanche et grise, tournant comme un boulier chinois, est un parfait manifeste de ce sens de la structure propre aux créations dinh van.
Jean Dinh Van reste fidèle aux materiaux classiques : beaucoup de métal et surtout l’or jaune. Les pierres ornementales seront invitées au gré des inspirations à figurer dans les créations dinh van, et seront à l’origine de créations cultes comme la collection « Impression ».